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Vous vivez à Dubaï, Montréal ou Bangkok, mais votre cœur (et votre projet d’investissement) reste en France ? Bonne nouvelle : rien ne vous empêche d’acheter un bien depuis l’étranger. Mais attention, une fois passé le cap de l’achat, c’est le statut de non-résident fiscal qui entre en scène. Et là, mieux vaut savoir où l’on met les pieds : déclarations mal remplies, double imposition, zones grises sur les revenus… Sans préparation, l’investissement peut vite se compliquer.

Dans cet article, on fait le tri entre idées reçues et réalité fiscale. On passe en revue les critères de résidence, les conventions fiscales internationales, et surtout, les bons réflexes pour investir à distance, sans stress et sans erreurs. Envie de faire les bons choix et d’optimiser votre investissement depuis l’étranger ? Vous êtes au bon endroit.

Qu’est-ce que le statut de non-résident fiscal ?

Vous vivez à l’étranger ? Avez-vous coupé les ponts fiscaux avec la France ? Vous êtes peut-être non-résident fiscal. Ce statut concerne celles et ceux dont les attaches personnelles, pro ou financières ne sont plus en France. Un détail ? Pas vraiment : ce statut change tout en matière d’impôts.

Résident ou non-résident fiscal : un choix qui ne dépend pas de vous

La fiscalié d’un résident et d’un non résident peut parfois porter confusion. La frontière est fine, mais les conséquences sont énormes.

  • Le résident fiscal paie des impôts en France sur tous ses revenus, même ceux perçus à l’étranger.

  • Le non-résident, lui, est imposé uniquement sur ses revenus de source française (ex : loyers, plus-values immobilières).

C’est donc votre mode de vie, et non votre volonté, qui détermine votre statut.

Comment savoir si vous êtes résident fiscal ?

La France vous considère comme résident fiscal si vous cochez au moins un des critères suivants :

Votre foyer reste en France

Vous vivez à l’étranger, mais votre conjoint·e et vos enfants sont restés en France ? Bingo : pour le fisc, vous n’êtes jamais vraiment parti.

À montrer : factures, bail, contrat d’assurance habitation, emplois du temps scolaires…

Vous passez plus de 183 jours en France

C’est simple : si vous passez la moitié de l’année sur le sol français, vous êtes résident fiscal.

À prouver : billets d’avion, relevés bancaires, hébergements, justificatifs de présence.

Vous travaillez en France

Vous avez une activité professionnelle régulière ou dominante en France ? Même à distance, vous restez dans le viseur de l’administration fiscale.

À fournir : contrat de travail, bulletins de paie, Kbis, bilan comptable.

Vos revenus viennent de France

Si la majorité de vos revenus, de vos investissements ou de votre patrimoine se trouvent en France, le fisc vous y rattache.

À l’appui : comptes bancaires français, statuts d’entreprises, relevés d’investissement.

Comment prouver son statut de non-résident fiscal ?

Pas de statut automatique : c’est à vous de prouver que vous êtes non-résident. Et cela repose sur une analyse fine de votre situation personnelle.

Vous devrez fournir un ensemble de documents selon votre situation, et selon le pays où vous vivez. Le formulaire CERFA 5000, signé par l’administration fiscale locale, est souvent exigé pour justifier votre statut auprès du fisc français.

En cas de doute ou de départ de France, contactez le Service des Impôts des Particuliers Non-Résidents (SIPNR), joignable au +33 (0)1 72 95 20 42 ou via votre messagerie fiscale en ligne.

Revenus de source française à déclarer

Les non-résidents fiscaux doivent déclarer à l’administration fiscale française les revenus imposables générés dans l’Hexagone. Seuls les revenus de source française sont concernés par cette obligation fiscale.

  • Revenus fonciers : loyers perçus sur un bien immobilier en France, imposables à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux (source française).
  • Dividendes : distributions de bénéfices de sociétés françaises, soumises au prélèvement forfaitaire unique (PFU) ou au barème progressif de l’impôt.
  • Pensions : retraites ou rentes versées par des organismes français, déclarables en France avec possibilité d’exonération partielle selon les conventions fiscales.
  • Plus-values immobilières : bénéfices réalisés sur la vente de biens situés en France, imposables conformément aux règles fiscales françaises.

Les revenus de source française incluent ceux issus de biens ou d’activités situés sur le territoire français. Les conventions fiscales peuvent modifier ce cadre d’imposition. Le site de l’administration fiscale française fournit des fiches pratiques par pays pour éclairer les contribuables. Vous trouverez aussi des informations utiles sur le site des services aux Français à l’étranger, notamment les démarches fiscales et les aides pour la déclaration des revenus.

Déclaration des revenus depuis l’étranger

Les contribuables établis hors de France doivent effectuer leur déclaration de revenus en ligne, sauf exceptions prévues. Cette obligation concerne uniquement les revenus imposables en France.

La déclaration en ligne est obligatoire pour les non-résidents, avec des dates limites annuelles à respecter. Les formulaires spécifiques comme le 2042-NR sont disponibles sur impots.gouv.fr. Les fiches pratiques par pays aident à comprendre les obligations de déclaration et les conventions fiscales en vigueur.

Taux d’imposition spécifiques

Les revenus de source française des non-résidents sont imposés à des taux minimums de 20% jusqu’à 29 315€ et 30% au-delà pour les revenus perçus en 2024, sauf option pour un taux moyen plus avantageux.

Contrairement aux résidents fiscaux français, les non-résidents bénéficient d’un régime déclaratif particulier. Les prélèvements sociaux s’appliquent aux revenus immobiliers, sauf pour les résidents de l’EEE ou de Suisse qui sont soumis à un prélèvement de solidarité de 7,5% seulement.

Focus sur l’investissement locatif quand on est non-résident

Investir dans l’immobilier en France tout en résidant à l’étranger, c’est possible. Mais cela implique de bien comprendre les règles fiscales qui s’appliquent aux non-résidents.

ette image représente un non-résident fiscal qui investit dans la pierre française tout en vivant à l’étranger. Elle symbolise l’interconnexion entre pays et fiscalité.

Régimes fiscaux pour l’immobilier locatif

Les non-résidents fiscaux qui investissent dans l’immobilier locatif en France peuvent choisir entre deux régimes fiscaux principaux : le régime micro-foncier et le régime réel. Le premier s’applique automatiquement si les revenus fonciers annuels sont inférieurs à 15 000 €, avec un abattement de 30 % sur les revenus bruts. Le second nécessite la déduction des charges réelles liées au bien, ce qui peut être plus avantageux si ces dernières sont élevées.

A cet effet, le régime choisi aura un impact direct sur la rentabilité de l’investissement. Le régime micro-foncier est plus simple à gérer mais moins flexible en matière d’optimisation fiscale. Quant au régime réel, bien que plus complexe, permet de réduire davantage le revenu imposable grâce à la déduction des intérêts d’emprunt, des travaux de rénovation, ou encore de la taxe foncière.

Le statut LMNP pour les non-résidents

Le statut LMNP (Loueur Meublé Non Professionnel) est une alternative pertinente pour les non-résidents souhaitant louer un bien meublé. Ce statut permet de déclarer les revenus locatifs dans la catégorie des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC) et offre des avantages fiscaux comme l’amortissement du bien et la déduction des charges réelles.

Pour les non-résidents, les recettes locatives imposables sont calculées en excluant les revenus étrangers, ce qui peut faciliter l’éligibilité au statut LMNP. L’amortissement est un levier important d’optimisation fiscale : il permet de répartir le coût d’acquisition du bien sur sa durée d’utilisation, réduisant ainsi l’assiette imposable.

L’IFI pour les non-résidents

Les non-résidents fiscaux sont soumis à l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) si la valeur nette de leur patrimoine immobilier en France dépasse 1,3 million d’euros. Le calcul de l’IFI se base sur la valeur vénale des biens au 1er janvier, diminuée des dettes liées à ces biens.

Pour gérer cet impôt à distance, les investisseurs expatriés doivent déclarer leur patrimoine via le formulaire 2042-IFI, envoyé au Service des Impôts des Particuliers Non-Résidents. Certaines stratégies permettent d’optimiser l’IFI, comme la détention du bien à travers une société ou l’acquisition de biens exonérables (biens professionnels ou forêts).

Gestion locative à distance

Gérer un bien locatif depuis l’étranger peut sembler complexe, mais des solutions existent pour simplifier la tâche. Des agences immobilières locales peuvent s’occuper de la recherche de locataires, de la perception des loyers et de la gestion des éventuels sinistres ou impayés.

Les outils numériques permettent également un suivi en temps réel de l’investissement. Des plateformes en ligne offrent une visibilité sur les entrées et sorties de trésorerie, les travaux à prévoir, ou encore l’état des lieux. Pour ceux qui préfèrent externaliser totalement la gestion, l’investissement dans des SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) peut constituer une alternative intéressante.

Conventions fiscales : éviter la double imposition

Lorsqu’on perçoit des revenus dans un pays tout en résidant fiscalement dans un autre, les conventions fiscales permettent d’éviter de payer deux fois des impôts sur les mêmes sommes.

Principe des conventions fiscales internationales

Les conventions fiscales internationales sont des accords entre deux pays pour éviter la double imposition. Elles déterminent quel pays a le droit d’imposer un revenu ou un patrimoine, et comment l’autre pays doit neutraliser cet impôt. Pour un non-résident, cette convention détermine s’il paiera l’intégralité de ses impôts en France ou dans son pays de résidence.

Elles traitent généralement de l’impôt sur le revenu, l’impôt sur les sociétés, l’impôt sur la fortune, les droits de mutation à titre gratuit, les prélèvements sociaux, et les retenues à la source. Quand un non-résident a payé de l’impôt en France, sa déclaration fiscale dans son pays d’expatriation peut comprendre un crédit d’impôt pour éviter la double imposition.

Exemples de conventions par pays

La France a signé des conventions fiscales avec de nombreux pays. Ainsi, un résident fiscal aux Émirats Arabes Unis paie de l’impôt uniquement en France sur ses revenus locatifs français, grâce à la convention fiscale entre les deux pays. Un Canadien qui perçoit des revenus fonciers en France bénéficie d’un régime similaire.

Chaque convention fiscale a ses spécificités. Celle avec la Suisse prévoit par exemple des règles particulières pour les résidents frontaliers. Celle avec le Luxembourg inclut des dispositions sur la retenue à la source pour les investisseurs institutionnels. Pour un expatrié, comprendre sa convention fiscale est aussi important que choisir le bon quartier pour investir.

Que faire en l’absence de convention fiscale

Sans convention fiscale, chaque pays applique sa propre législation. Un non-résident pourrait se retrouver à payer l’intégralité de l’impôt en France et en plus dans son pays de résidence. Heureusement, certaines conventions fiscales internationales prévoient des mécanismes d’élimination unilatérale de la double imposition.

Pour un expatrié à Dubaï sans convention fiscale avec la France, cela peut compliquer les choses. La solution passe par un crédit d’impôt dans le pays de résidence ou une déduction des impôts payés à l’étranger. Par exemple, si vous payez 1 000 € d’impôt en France sur vos loyers parisiens, votre pays d’expatriation peut vous le déduire de votre impôt local.

Crédits d’impôt et mécanismes d’élimination

Les conventions fiscales prévoient deux méthodes principales pour éliminer la double imposition : l’exonération ou l’imputation. La première permet de ne pas imposer les revenus déjà taxés ailleurs. La seconde permet de déduire de l’impôt dû dans le pays de résidence, l’impôt déjà payé en France.

Le choix entre ces méthodes dépend de la convention fiscale. Pour un non-résident, c’est un peu comme choisir entre une location nue et un LMNP : les deux fonctionnent, mais les résultats varient selon la situation. Le calcul tient compte du taux d’imposition local, du montant de l’impôt payé en France, et de la part de revenus imposables dans chaque pays.

Cas pratiques et pièges à éviter

Entre résidences multiples, retours en France et créations d’entreprise à l’étranger, certaines situations peuvent facilement faire basculer votre statut fiscal sans que vous vous en rendiez compte.

Résidences multiples et retour en France

Les expatriés cumulant biens en France et résidence à l’étranger font face à des choix délicats. Mieux vaut clarifier son statut résidentiel avant d’acheter un appartement à Paris tout en vivant à Dubaï. La frontière entre résident et non-résident reste parfois floue pour ceux qui alternent les deux pays.

Les zones grises attirent l’administration fiscale. Un expatrié qui conserve un appartement vide à Lyon tout en déclarant sa résidence à Bangkok peut être requalifié résident fiscal français. Les contrôles croissants poussent à documenter scrupuleusement ses déplacements et investissements.

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Création d’entreprise à l’étranger

Créer une société en Espagne ou à Singapour requiert réflexion fiscale. Le siège et l’activité déterminent le domicile fiscal. Un cadre basé à Montréal qui gère une SCI française depuis le Canada doit prouver son détachement économique.

Les non-résidents lançant une activité doivent établir un équilibre entre légalité et simplicité. Une holding aux Seychelles pour gérer des biens à Bordeaux peut attirer l’attention fiscale. Les justificatifs de gestion à distance deviennent alors stratégiques.

Erreurs fréquentes et conséquences

Certains détails sont souvent oubliés : ne pas informer Pôle Emploi de son départ, conserver un compte bancaire français actif ou négliger les conventions fiscales. Ces oublis coûtent cher en redressements.

Les erreurs les plus coûteuses ? Conserver un emploi en France tout en déclarant ses revenus à Singapour, ou louer à sa sœur en Espagne sans contrat officiel. Les contrôles croisés entre administrations coûtent en moyenne 15% de plus que la taxe due. Mieux vaut anticiper que rembourser.

Statut de non-résident fiscal : ce qu’il faut retenir

Vivre à l’étranger et investir en France, c’est loin d’être incompatible. À condition de bien maîtriser les règles du jeu. Trois points à garder en tête : seuls vos revenus de source française sont imposables, les conventions fiscales évitent les doubles tranchants, et une bonne stratégie fiscale peut booster la rentabilité de votre projet. 

Plutôt que de naviguer à vue, confiez votre projet à ceux qui connaissent le terrain : MyExpat vous accompagne de A à Z, 100 % à distance, pour un investissement immobilier serein, optimisé, et sans embûches fiscales.

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